par : Brian Reis

Rien ne vaut une journée d’été chaude et lumineuse pour passer du temps sur l’eau à bord du bateau familial, que ce soit pour faire le tour de la baie, une croisière d’une semaine sur l’un des Grands Lacs ou la visite d’un endroit inexploré le long de l’une des magnifiques côtes océaniques du Canada.

Cependant, ces sorties insouciantes sont parfois entachées de malchance, voire de conséquences tragiques.

Chaque année, sur les eaux nord-américaines, on dénombre près de 5 000 collisions impliquant des embarcations de plaisance : collisions avec d’autres bateaux et collisions avec des objets fixes, tels que des quais, des aides à la navigation fixes ou flottantes et des affleurements rocheux. Ces collisions causent des centaines de décès, des milliers de blessures et des millions de dollars de dommages matériels. Comment pouvons-nous les prévenir?

Les organismes de sécurité nautique, comme les Escadrilles canadiennes de plaisance et le Conseil canadien de la sécurité nautique, ont mis en place des programmes d’éducation et de sensibilisation qui contribuent grandement à réduire ces tragédies. Il existe également des outils électroniques modernes qui sont d’une grande aide.

Chaque bateau est équipé d’au moins un « système » de prévention des collisions parfaitement efficace, composé d’un esprit alerte, d’un œil vif et d’une bonne paire d’oreilles. Cependant, cela ne fonctionne pas toujours, car le « système » peut être distrait par une conversation, ou affaibli par l’alcool, les drogues, la fatigue ou le stress. Heureusement, l’industrie de l’équipement électronique a mis au point un certain nombre d’appareils relativement peu coûteux qui permettent aux plaisanciers d’accéder à la navigation, à la prévention des collisions, aux communications radio et à d’autres aides importantes en matière de sécurité.

Certes, la plupart de ces outils ont été développés à l’origine pour être utilisés sur les grands navires de transport de marchandises et de passagers, mais les fabricants d’équipement ont pris en compte les besoins des plaisanciers. L’un de ces outils est l’AIS (Automatic Identification System) dont le sigle est utilisé dans toutes les langues; en français, Système d’identification automatique.

Le transpondeur AIS est un émetteur-récepteur qui fonctionne sur la même partie du spectre des fréquences radio qu’une radio marine à très haute fréquence (VHF). Les transpondeurs fonctionnent de manière autonome, c’est-à-dire que tant que l’interrupteur est allumé, ils font leur travail tout seuls, même au mouillage. À intervalles réguliers, ils transmettent deux paquets de données contenant les mêmes informations sur votre bateau que celles que vous avez programmées dans votre radio VHF/ASN, si vous en avez une – et vous devriez le faire.

Les paquets de données sont identifiés par la même « Identité de sécurité mobile maritime » (MMSI = Maritime Mobile Safety Identity) que celle qui a été programmée dans votre radio VHF. Au cœur de l’unité se trouve un GPS qui fournit des informations sur le positionnement de votre navire dans le cadre de ces données. Les autres navires équipés de l’AIS dans votre zone reçoivent ces informations et, comme leurs transpondeurs AIS transmettent également des paquets de données, votre unité reçoit leurs informations qui s’affichent sur l’écran de votre unité. Vous en saurez plus dans un moment.

Les transpondeurs AIS existent en deux classes : classe A et classe B. Les unités de classe A sont mandatées par l’Organisation maritime internationale (OMI) pour la plupart des grands navires commerciaux. Les transpondeurs de classe A émettent à une puissance de 12,5 watts et possèdent un certain nombre d’autres caractéristiques qui sont nécessaires, compte tenu de la taille des navires sur lesquels ils sont installés. Les paquets de données de classe A contiennent plus d’informations et sont transmis à des intervalles plus fréquents que ceux de classe B.

Les transpondeurs de classe A coûtent plus cher que les transpondeurs de classe B, mais de nombreux plaisanciers qui pratiquent la plupart de leurs activités dans des zones à forte densité de trafic maritime commercial, et souvent dans des conditions de visibilité réduite, opteront pour l’achat d’un appareil de classe A.

Les transpondeurs de classe B sont parfaitement adaptés à la plupart des plaisanciers. Par rapport à la puissance d’émission de 12,5 watts de la classe A, la classe B fonctionne à 2 watts, ce qui lui donne une portée d’environ huit milles. Le paquet de données statiques est transmis par le transpondeur de classe B toutes les six minutes et contient l’identité MMSI, le nom du navire, l’indicatif d’appel radio s’il y en a un, le type de navire, la largeur et la longueur.

Le paquet de données dynamiques de classe B est transmis toutes les 30 secondes si le navire se déplace à plus de deux nœuds et toutes les trois minutes s’il se déplace à moins de deux nœuds. Il contient l’ISMM, la Route sur le fond (COG = Course Over Ground) par rapport au nord vrai, la vitesse sur le fond (SOG = Speed Over Ground) et la position du bateau. Les données sont traitées par le transpondeur et, lorsque le conducteur du bateau passe d’un écran à l’autre, il voit dans ces données des informations qu’il peut utiliser pour prendre les décisions qui permettront d’éviter la collision.

Tous les navires équipés de l’AIS se trouvant à portée sont représentés par des icônes en forme de bateau. L’opérateur peut mettre en évidence n’importe quel navire intéressant, et il verra le nom du navire ou son MMSI, son relèvement, sa vitesse, sa direction de déplacement, le point d’approche le plus proche (CPA = Closest Point of Approach) et l’heure du point d’approche le plus proche (TCPA = Time of Closest Point of Approach).

Il est possible qu’il ne soit pas nécessaire d’acheter un transpondeur AIS complet. Par exemple, si vous pratiquez la navigation de plaisance dans une zone où il n’y a pas beaucoup de trafic de grands navires, ou si un transpondeur complet ne convient tout simplement pas à votre budget, il existe des options peu coûteuses. Des récepteurs autonomes de classe B à un ou deux canaux sont disponibles. Vous n’avez peut-être pas encore de radio marine VHF/ASN, ou vous avez besoin de mettre à niveau votre radio actuelle. De nombreux fabricants produisent des radios VHF avec un récepteur AIS de classe B intégré qui répondra parfaitement à vos besoins. Parlez à d’autres plaisanciers et à votre revendeur également.

Il y a quelques autres éléments à prendre en compte si vous utilisez un appareil AIS en réception seule. Gardez à l’esprit que vous « verrez » tous les autres bateaux équipés de l’AIS, mais qu’ils ne vous « verront » pas parce que vous ne transmettrez pas de données. De plus, de nombreux bateaux de plaisance ne sont pas encore équipés de l’AIS, alors n’oubliez pas le « système » de prévention des collisions dont j’ai parlé et dont chaque bateau est déjà équipé : des yeux, des oreilles et un esprit attentif.

Une considération très importante est le système d’antenne. Le meilleur transpondeur AIS du monde ne fonctionnera pas au maximum de son efficacité s’il est relié à un système d’antenne inadéquat ou mal entretenu.

En fait, un système AIS nécessite deux antennes : une antenne spécialisée pour le GPS et une autre pour l’émetteur-récepteur lui-même. Les systèmes d’antennes sont conçus pour la fréquence à laquelle l’équipement fonctionne. Vous ne pouvez pas brancher n’importe quel fil à votre équipement et espérer qu’il fonctionne.

Comme votre transpondeur AIS et votre radio VHF fonctionnent dans la même partie de la fréquence radio, vous avez le choix. Vous pouvez utiliser deux antennes séparées ou vous pouvez acheter un coupleur (splitter) de signal spécial et utiliser une seule antenne. N’essayez pas d’utiliser un connecteur en Y ou un coupleur fait maison. Parlez-en à votre revendeur et achetez un coupleur de bonne qualité.

Si vous utilisez deux antennes distinctes, veillez à ce qu’elles soient espacées d’au moins deux mètres. Idéalement, l’antenne de votre radio VHF doit être placée aussi haut que possible, et jamais à proximité d’un membre de l’équipage ou d’un passager. Ce n’est pas aussi important pour l’antenne AIS, mais elle doit aussi être placée à un endroit dégagé. Le câble de transmission coaxial de 50 ohms entre l’antenne et votre unité AIS, ainsi que les connecteurs à vis, constituent également une partie importante de votre système d’antenne. Gardez-les propres et exempts de toute oxydation. Si vous devez passer plus de 6 mètres de câble entre l’unité et l’antenne, utilisez un câble à faible perte.

Si vous n’avez pas l’habitude de travailler avec des équipements électroniques, je vous suggère de faire appel à un professionnel, ou du moins à quelqu’un qui a les connaissances nécessaires, pour effectuer le travail.